Le Joker des puissants

Le Joker des puissants - Stéphanie Maupas

Description

" Tu le prends, et tu t'en vas ! " lâche le diplomate américain. Ce 22 mars 2013, l'homme des missions délicates de la Cour prend livraison du fugitif. Les Américains sont pressés. Surtout, ne pas montrer qu'ils coopèrent avec la Cour. Surtout, ne pas être là lorsque Bosco Ntaganda comprendra que le deal n'est pas exactement à la hauteur de la promesse... Le Belge a tout juste le temps de passer les menottes aux poignets de Terminator (charmant sobriquet du milicien), de s'engouffrer dans un véhicule blindé et de foncer vers l'aéroport de Kigali. Les Rwandais n'ont pas fourni d'escorte à l'envoyé de la Cour et rejettent officiellement tout lien avec l'affaire. Sur le tarmac, un Jet les attend pour un aller simple à destination de La Haye à 113 000 euros. Une reddition à grands frais après sept ans de cavale.
À 8 000 kilomètres de la mine d'or de Kilo-Moto dans l'est congolais, Bosco Ntaganda partage désormais l'ordinaire d'une poignée de politiciens, d'un ex-enfant soldat et du président déchu Laurent Gbagbo. Comme lui, les chefs d'État kenyans, libyens et soudanais ont été ciblés par la CPI mais ont connu d'autres fortunes. Au terme d'une âpre bataille, Uhuru Kenyatta a été auréolé d'un non-lieu, Mouammar Kadhafi a choisi de mourir à Syrte plutôt que moisir à Scheveningen, et Omar el-Bachir continue de mener à la trique sa guerre au Darfour sous l'œil des satellites-espions de la star hollywoodienne George Clooney. Le héros de Nespresso y traque en live des preuves de crimes contre l'humanité.
Bâtie dans le sillage du tribunal de Nuremberg chargé de juger les chefs nazis après la Seconde Guerre mondiale, érigée sur les fondations des tribunaux pour l'ex-Yougoslavie et le Rwanda établis dans les années 1990 par les Nations unies, la Cour pénale internationale est née d'un traité signé à Rome en 1998, entre la fin de la guerre froide et les attentats du 11-Septembre. À des milliers de kilomètres des sites de crimes, elle est le théâtre de guerres conduites au quotidien code pénal à la main. Menaçant chefs d'État et seigneurs de guerre, elle se dresse en nouvel acteur des relations internationales, souvent embarrassant, parfois salutaire, suscitant l'émergence d'une véritable diplomatie judiciaire. Si elle fut la promesse d'un futur libéré de l'impunité, se rêvant en Thémis au chevet d'après-guerres et suspendant son glaive sur le crâne des bourreaux, la voici transformée en arme diplomatique à l'usage des puissants, apposant leur label sur le bien et le mal.

Détails

Auteur: Stéphanie Maupas

Editeur: Don Quichotte

Collection: Non fiction

Format: Broché

Presentation: Broché

Date de parution: 14 Janvier 2016

Nombre de pages: 444

Dimensions: 14,4 x 22,7 x 3,3

Prix publique: 24,00 €

Information complémentaires

Classification: Littérature générale > Actualités, Reportages

Code Classification: 3435 > 3644

EAN-13: 9782359495102

Où trouver ce livre:


rechercher les librairies ayants ce livre en stock


(Liste non exhaustives de librairies ayant ce livre en stock (actuellement 3400 librairie référencées dans notre annuaire). Vous êtes un professionel du livre et souhaitez figurer sur cette carte ? Contactez nous ! )

Vous pouvez également vous raprochez d'une librairie proche de chez vous:

    Dans la même catégorie

    Du même éditeur